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Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/197

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s’était embarqué avec nous, pour aller voir sa sœur, madame de Bonnac[1], qui était à Constantinople avec son mari, a qui M. d’Andresel devait succéder. Il était aimable, vif, ayant beaucoup de génie. Je m’étais fait un plaisir de cultiver son amitié. Comme je ne le quittais guères, ayant passé une après-dînée sans le voir, je demandai à Clairac s’il

    dans Paris avant M. de Biron, autant furent-ils considérés sous ce brave colonel ; aussi disait-il qu’il voulait mettre ce corps sur un tel pied, que les bourgeois de Paris prieraient pour qu’on y admit leurs enfans. Le dernier duc de Biron, héritier du nom de celui qui précède, portait le nom de Armand de Gontaut : il étoit colonel de hussards de Lausun, fut député aux États-Généraux en 1789. Il fut, pendant la révolution, nommé au commandement de l’armée de la Vendée ; il n’y eut ni revers ; ni succès éclatans. On le mit à Sainte-Pélagie, pour avoir laissé son armée de la Vendée dans l’inaction, et favorisé, disait-on les rebelles de cette contrée. Lorsqu’il descendit pour aller à l’échafaud, il salua les prisonniers d’un air calme, et leur dit : « Adieu, nos amis, c’est fini pour moi, je m’en vais. » Il avait 46 ans, lorsqu’il périt ainsi en décembre 1793. Il avait été d’abord un très-chaud révolutionnaire ; c’est le second dans cette illustre famille qui ait péri sur l’échafaud. »

  1. M. de Bonac à qui M. Andresel succéda, se nommait Louis d’Usson, marquia de Bonac ; il fut