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Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/203

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on y voit des appartemens fort bien meublés ; la cour est pavée de carreaux de marbre blanc et bleu, et entourée de quatre corps-de-logis ; ce sont des pavillons à la turque, bâtis en demi croix. La maison est bien mieux composée et a un air bien plus noble que celle du dey d’Alger. Nous terminâmes aisément les affaires que nous avions avec les Tunisiens, parce qu’outre qu’elles n’étaient pas de conséquence, ils nous accordèrent tout ce que nous leur demandâmes ; mais nous fûmes obligés de rester mouillés près de trois semaines pour attendre un vent favorable.

Je logeais chez le consul de notre nation, nommé Bignon, qui était de chez moi et ami de ma famille, nous ne nous quittions jamais. Clairac et moi logions toujours ensemble.

L’aventure d’Alger m’avait mis en goût de chercher fortune ; je le pressais sans cesse de se joindre à moi, pour trouver quelque chose qui pût nous amuser. L’occasion ne tarda pas à se présenter.

Le chevalier de Cougoulin, officier de vaisseau, connu dans le monde par plusieurs pièces de vers de sa façon, qui ont été parfaitement bien reçues, s’était mis dans notre