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Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/216

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retour en France, je l’ai vu gravé dans les antiquités de l’Afrique.

L’ambassadeur n’ayant plus rien qui dût retarder son voyage de Constantinople, nous fîmes voile vers Candie. Dès que nous l’eûmes découverte, nos vaisseaux se séparèrent ; ceux qui étaient destinés pour l’Égypte, prirent la route de l’île de Chypre, et nous poursuivîmes la nôtre pour l’Argentière ; c’est la première île de l’Archipel. Nous étions obligés de nous arrêter pour y prendre un pilote particulier, que le roi entretient pour la navigation de ses vaisseaux dans cette mer. Dès que nous y eûmes mouillé, Clairac et moi descendîmes à terre : comme nous devions rester sept à huit jours pour faire des provisions, nous menâmes un domestique avec nous pour nous apprêter à manger à la française. Notre premier soin fut de chercher un logement ; nous en trouvâmes un beaucoup plus commode que nous n’aurions cru.

Le jour que nous débarquâmes était la fête de l’île. Les femmes et filles grecques étaient parées de leurs plus beaux habits ; elles se promenaient le long du rivage pour voir nos vaisseaux. Tandis que je m’informais d’un prêtre grec que j’avais rencontré, s’il y avait