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Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/419

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pour ni contre aucune nation. L’esprit, la science, le mérite sont chers aux Hollandais partout où ils le trouvent ; je les ai entendu parler de nos dernières guerres ; ils ne dissimulaient point leurs avantages, mais ils ne cachaient pas leurs pertes. Plusieurs, avec qui j’ai été en relation, rendaient justice à la sagesse de notre ministère d’à présent ; ils louaient la conduite et le secret des affaires ; ils avouaient que ceux qui sont à la tête de l’état le conduisaient parfaitement, et j’ai trouvé chez eux cent fois plus de candeur que chez des Français, à qui j’ai entendu tenir là-dessus des discours pitoyables.

Le duc de Richelieu a été quelque temps en Hollande. On dit ici de lui ce qu’on en dit à Paris : aimable, poli, plein de génie, gagnant tous les cœurs et fait pour être aimé, voilà comme le représentent tous ceux qui m’en ont parlé ; tous m’ont tenu le même langage. On est heureux, quelque rang qu’on ait, lorsqu’on peut avoir une pareille réputation dans l’Europe entière.

Plusieurs personnes m’ont demandé s’il y avait chez nous d’autres seigneurs de son caractère ; je leur ai répondu que j’en connaissais qui méritaient les mêmes éloges. Vous