Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/50

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rendues publiques, se trouve dans les Mémoires d’un petit-maître philosophe, de Mainvillers. C’est une espèce de roman historique imprimé en 1751, après le retour du marquis d’Argens et de sa maîtresse à Berlin : on y passe en revue Babet Cochois, Marianne Cochois, le jeune Cochois et tous les Cochois du monde. Le Malade imaginaire, de Molière, n’a pas de scènes plus plaisantes que celles que l’on fait jouer à la mère Cochois, en voyant le marquis se plaindre de son catarrhe. L’Amour peintre n’est pas plus ingénieux pour arriver à la belle grecque, que l’on ne fait le marquis pour parvenir à baiser la main de mademoiselle Babet Cochois.

La reine-mère, c’est le nom que l’on donnait quelquefois, en plaisantant, à madame Cochois à Berlin, avait, entre autres leçons, donné à ses filles celle de ne jamais compromettre dans leurs amours, la liberté de leur taille ; ce qui leur inspirait un invincible éloignement pour accorder les grandes faveurs. Il fallait se contenter des petites ; cependant Babet avait la main belle, et après bien des soupirs et des larmes, l’heureux marquis avait obtenu la permission de la posséder à son gré. Mais comment se dérober à l’œil per-