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Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/82

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interjeter appel au futur concile, et cependant demander que cet écrit de ténèbres fût frappé d’un juste anathême et convenablement marqué à l’index. »

L’auteur des Lettres sur Frédéric II, rapporte de quelle manière le roi reçut le marquis à son retour ; et si l’anecdote est vraie, comme il y a lieu de le croire, d’après le caractère du principal personnage, le pauvre voyageur n’eut pas trop à se louer de son empressement à venir se mettre aux pieds de sa majesté.

Le roi était au vieux Sans-Souci, dans sa chambre, avec M. Catt, lorsqu’on lui annonça le marquis d’Argens : il le fait attendre un moment ; enfin il va dans le salon, suivi de M. Catt. Le marquis fait la révérence[1].

Le roi à M. Catt. Catt, ne pourriez-vous pas m’apprendre quel est ce monsieur-là ?

  1. M. Catt était suisse d’origine et attaché à la Cour de Frédéric II ; il n’y joua pas un rôle comparable à celui du marquis d’Argens, de la Mettrie ou d’Algaroti ; mais le roi eut pour lui beaucoup d’estime et de considération. Il y eut de la division sur la fin. M. Catt se résigna à vivre, avec ses pensions, en homme réservé et tranquille. Il a rempli long-temps l’insignifiant emploi de lecteur du roi. Il est mort, il y a quelques années, à Berlin il avait fait une espèce de Journal