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Page:Argens - Thérèse philosophe (Enfer-402), 1748.djvu/220

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Thérèse

de laquelle ni prieres, ni menaces ne purent me tirer, juſqu’à ce que mon homme au camouflet eut vuidé la maiſon.

Ici Madame Bois-Laurier fut obligée de ceſſer ſa narration par les ris immodérés qu’excita en moi cette derniere avanture. Par compagnie elle rioit auſſi de tout ſon cœur ; & je penſe que nous n’euſſions pas fini ſitôt, ſans l’arrivée de deux Meſſieurs de ſa connoiſſance que l’on vint nous annoncer. Elle n’eut que le temps de me dire que cette interruption la fâchoit beaucoup, en ce qu’elle ne m’avoit encore montré que le mauvais côté de ſon hiſtoire, qui ne pouvoit que me donner une fort mauvaiſe opinion d’elle ; mais qu’elle eſpéroit me faire bientôt connoître le bon, & m’apprendre avec quel empreſſement elle avoit ſaiſi la premiere occaſion qui s’étoit préſantée de ſe retirer du train de vie abominable dans lequel la Lefort l’avoit engagée.

Je dois en effet rendre juſtice à la Bois-Laurier : ſi j’en excepte mon avanture avec M. R… dont elle n’a jamais voulu conve-