Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/327

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en deux, blanc, gras, laissé en arrière, se donnant un mal affreux. Ceux qui étaient aux portes du Kéramique lui frappent le ventre, les côtes, les reins, les fesses ; en réponse à ces claques, le battu éteint son flambeau, et s’enfuit.

LE CHŒUR.

Sérieuse est l’affaire, grand débat, lutte rudement engagée. Le jugement sera difficile à rendre ; car, si l’un attaque avec vigueur, l’autre sait se retourner et résister avec prestesse. Mais ne restez pas toujours sur le même terrain. Vous avez mille moyens, et d’autres encore, de lancer vos attaques. Tous les points que vous avez à débattre, exposez-les ; allez de l’avant ; déployez les arguments vieux ou nouveaux, et n’hésitez point à dire quelque chose de subtil et d’ingénieux. Si vous craignez que l’ignorance des spectateurs ne saisisse pas vos finesses de langage, n’ayez pas peur. Il ne peut plus se faire qu’il en soit ainsi. Ils ont été à la guerre : chacun a son livre, où il apprend la sagesse. Ce sont, d’ailleurs, des créatures d’élite et aujourd’hui plus aiguisées que jamais. Ne redoutez donc rien, déployez tout votre talent ; vous êtes devant des spectateurs éclairés.

EURIPIDÈS.

Eh bien, je m’attaquerai d’abord à tes prologues. C’est la première partie de la tragédie, c’est donc le premier point que j’examinerai dans cet habile poète. Il n’était pas clair dans l’énoncé des faits.

DIONYSOS.

Et quel est celui de ses prologues que tu critiques ?