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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/330

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EURIPIDÈS.

Ta faute est encore plus grosse que je ne voulais le dire, s’il tient de son père ces fonctions souveraines.

DIONYSOS.

Ainsi son père en aurait fait un fossoyeur.

ÆSKHYLOS.

Dionysos, tu bois un vin dépourvu de bouquet.

DIONYSOS.

Passe à l’autre vers ; et toi, observe les fautes.

ÆSKHYLOS.

« Sois mon sauveur et mon aide, je t’en supplie : car je viens dans cette contrée, et j’y rentre. »

EURIPIDÈS.

C’est deux fois la même chose que nous dit l’habile Æskhylos.

DIONYSOS.

Comment deux fois ?

EURIPIDÈS.

Vois bien la phrase ; je vais te la dire : « Je viens dans cette contrée, et j’y rentre. »

DIONYSOS.

De par Zeus ! c’est comme si quelqu’un disait à son voisin : « Prête-moi ta huche, ou, si tu veux, ton pétrin. »

ÆSKHYLOS.

Ce n’est pas cela du tout, insigne bavard, mais mon expression est excellente.