Aller au contenu

Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de voter tout ce qu’il faut à nos amies. Que dis-je ? C’est nos amis qu’il fallait prononcer. Voyons comment nous expulserons tous ces gens venant de la ville, qui, jadis, lorsqu’on ne devait, à l’arrivée, toucher qu’une obole, restaient à babiller, la tête ceinte de couronnes. Maintenant on se bouscule dans la presse. Non, lorsque le brave Myronidès était arkhonte, personne n’eût osé administrer, pour de l’argent, les affaires de la ville. Chacun venait, apportant de quoi boire dans une petite outre, avec du pain, deux oignons et trois olives. Mais aujourd’hui, on cherche à gagner un triobole, quand on travaille à l’œuvre publique : on est des gâcheurs de plâtre.




BLÉPYROS.

Quelle affaire ! Par où ma femme a-t-elle passé ? Voici bientôt l’aurore, et elle ne paraît pas. Et moi je suis couché, ayant depuis longtemps besoin d’aller, cherchant dans l’obscurité à prendre mes chaussures. Cependant il y a quelque temps déjà que Kopros frappe à la porte : je prends la mantille de ma femme et je mets ses chaussures persiques. Mais où trouverait-on bien un endroit propre pour se soulager le ventre ? La nuit, tous les endroits sont bons. À l’heure qu’il est, personne ne me verra chier. Hélas ! malheureux que je suis de m’être marié vieux. Combien je mérite de recevoir des coups ! Elle n’est pas sortie pour rien faire d’honnête. Quoi qu’il en soit, il faut que je chie.

UN CITOYEN.

Qui est là ? N’est-ce pas le voisin Blépyros ? De par