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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/396

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Viens ici bellement, belle Kinakhyra, toi le premier des ustensiles que je sors de chez moi ; bien frottée, tu vas servir de kanéphore, toi dans laquelle j’ai versé beaucoup de mes sacs. Où est la diphrophore ? Viens ici, marmite. De par Zeus ! comme tu es noire ! Tu ne le serais pas plus si tu avais eu la chance de cuire la drogue avec laquelle Lysikratès se noircit. Tiens-toi près d’elle et viens ici, coiffeuse. Apporte ici cette cruche, hydriaphore, là. Et toi, sors, pour venir ici, joueuse de kithare. Souvent tu m’as fait lever pour aller à l’assemblée, de bonne heure, presque à la nuit, avec ton chant matinal. Que le skaphéphore s’avance. Apporte les rayons de miel ; place auprès les rameaux d’olivier ; prends aussi les deux trépieds et le lékythe. Quant aux petits pots et à la menue vaisselle, laisse-les.

DEUXIÈME CITOYEN.

Moi ! j’irais déposer mon bien ! Je serais assurément un pauvre sire, et d’un esprit borné. Non, par Poséidôn ! jamais ! Je veux d’abord examiner la chose à diverses reprises et la peser avec soin. Mes sueurs et mes épargnes, je ne vais pas à la légère les risquer si sottement, avant de m’être assuré comment va toute cette affaire. — Hé ! l’homme ! que veulent dire ces meubles ? Les as-tu transférés là pour un déménagement, ou bien les portes-tu pour les mettre en gage ?

PREMIER CITOYEN.

Pas du tout.

DEUXIÈME CITOYEN.

Pourquoi est-ce en si bon ordre ? Est-ce une pompe préparée pour le héraut Hiérôn ?