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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/460

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PÉNIA.

Vous avez le front de grommeler, infâmes, quand on vous a pris en flagrant délit.

KHRÉMYLOS.

Mais toi, digne de malemort, pourquoi viens-tu nous injurier, quand on ne t’a pas fait le moindre mal ?

PÉNIA.

Croyez-vous donc, j’en jure par les dieux, ne pas m’en faire, quand vous essayez de rendre la vue à Ploutos ?

KHRÉMYLOS.

En quoi te faisons-nous du tort, quand nous cherchons le moyen de faire du bien à tous les hommes ?

PÉNIA.

Et quel bien pouvez-vous leur faire ?

KHRÉMYLOS.

Lequel ? D’abord de te chasser de la Hellas.

PÉNIA.

Me chasser ? Quel plus grand mal imagineriez-vous faire aux hommes ?

KHRÉMYLOS.

Oui, si nous négligions d’exécuter notre dessein.

PÉNIA.

Eh bien, je veux, sur ce point, vous donner tout d’abord une raison. Je vous démontrerai que je suis la cause unique de tous les biens, et que vous me devez la vie. Si