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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/462

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PÉNIA.

Et vous, si vous perdez, vous devrez subir la même peine.

KHRÉMYLOS.

Penses-tu que vingt morts suffisent ?

BLEPSIDÈMOS.

Oui, pour elle ; mais, pour nous, il suffira de deux seulement.

PÉNIA.

Vous n’y échapperez point, en agissant de la sorte. Car quelle bonne raison ferait-on valoir contre moi ?




LE CHŒUR.

C’est maintenant qu’il faut dire de sages paroles, pour la confondre, en réfutant son discours : pas de mollesse, ne donnez rien au hasard.

KHRÉMYLOS.

Il est évident, je crois, et tout le monde le reconnaît sans exception, qu’il est juste que les gens de bien soient heureux et que les méchants et les athées éprouvent un sort contraire. Nous donc, mus d’un vif désir, nous avons trouvé, non sans peine, le moyen de convertir cette idée belle, généreuse, en un acte utile à jamais. En effet, si Ploutos recouvre aujourd’hui la vue et s’il n’erre plus en aveugle, il ira chez les gens de bien pour ne les plus quitter ; et, quant aux méchants et aux athées, il les fuira.