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Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/23

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t. XIII, p. 648-748.) Ce Théophile Corydalleus, sur lequel nous avons publié une courte notice bibliographique (Annuaire de l’Association pour l’encouragement des études grecques, année 1881, p. 192), professa la littérature, la philosophie, voire même la théologie byzantine, puis calviniste à Venise et à Constantinople. On connaît de lui des commentaires sur plusieurs autres ouvrages d’Aristote, les uns publiés, d’autres inédits, et parmi ceux-ci, un commentaire sur le traité de l’âme dont un manuscrit, le seul connu en France, a été récemment acquis, sur notre indication, par la bibliothèque Sainte-Geneviève. Pour revenir à son exposé de la Rhétorique, on notera seulement ici que, dans les premières lignes, il considère ce traité comme dédié à Théodecte, mais il ne dit pas sur quoi repose cette opinion. C’est pour lui, d’ailleurs, un moyen de la distinguer de la Rhétorique à Alexandre que l’on attribuait, encore de son temps, au philosophe de Stagire et dont on fait généralement honneur, aujourd’hui, à l’un de ses disciples, Anaximène de Lampsaque.


Il nous reste à dire un mot des traductions françaises de la Poétique et de la Rhétorique qui ont précédé la nôtre.

La première traduction française de la Poétique est celle de Cassandre (Paris, 1654, in-4o) ; vinrent ensuite celles du sieur de Norville (1671), d’André Dacier (1692). Batteux, qui donna la sienne en 1771 (les quatre Poétiques, etc.) y joignit le texte, revu sur les éditions de Sylburg (1584) et de Vettori et sur les manuscrits de Paris 2117 et 2040. Les mémoires de l’Académie des inscriptions renferment deux communications (t. XXXIX, 1,777 et XLI, 1780) dans lesquelles il propose de nouvelles corrections. Il a défini lui-même en ces termes la manière dont il comprenait son rôle de traducteur : « Je me suis attaché à la lettre, parce que j’ai éprouvé par moi-même et reconnu par les autres que la moindre liberté pouvait devenir un contresens. » Il ajoute : « Je n’ai point cru devoir employer la traduction de M. Dacier, qui est toujours diffuse, souvent embarrassée, quelquefois peu exacte ;