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Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/233

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IV. Avoir eu des rapports d’une nature illicite au point de vue de la personne, du lieu, ou du temps ; car c’est là en effet de l’incontinence.

V. Tirer profit d’objets sans valeur, ou d’un commerce déshonorant, ou spéculer dans des conditions impossibles, comme, par exemple, sur des pauvres et des morts. De là le proverbe : « Il dépouillerait un mort[1] ; » car c’est là un effet de l’amour sordide du gain, de l’avarice.

VI. Ne pas secourir quand on en a les moyens pécuniaires, ou prêter un secours insuffisant et accepter des secours de gens qui n’ont pas autant de ressources que nous.

VII. Emprunter à la personne qui fera mine de demander, et demander à qui fera mine de réclamer son dû ; faire une réclamation au moment où l’on vient nous demander, et faire des compliments pour avoir l’air de demander, et insister après avoir été refusé ; car ce sont autant de marques d’avarice.

VIII. Louer une personne en sa présence est un acte de flatterie. Faire un éloge outré de ses qualités et passer l’éponge sur ses défauts ; témoigner une peine exagérée sur la douleur d’un autre, et mille autres démonstrations analogues ; car ce sont là aussi des signes de flatterie.

IX. Ne pas savoir supporter les fatigues que supportent bien des personnes plus âgées que nous, plus délicates, plus fortunées, ou, en général, qui paraissent moins en état de les supporter ; car ce sont là des signes de mollesse.

X. Accepter des libéralités d’un autre, et cela à plusieurs reprises ; reprocher celles dont on est l’au-

  1. Ou peut-être : « Il gagnerait sur un mort. »