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Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/73

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CHAPITRE XX


Des éléments grammaticaux de l’élocution.


I. Parmi les choses qui se rapportent à l’élocution, il y en a une catégorie qui rentre dans la théorie actuelle ; ce sont les formes d’élocution dont la connaissance appartient et à l’hypocritique et à celui à qui incombe ce genre d’exécution[1]. Telle est la question de savoir qu’est-ce que le commandement, la prière, le récit, la menace et leurs analogues.

II. En effet, la connaissance ou l’ignorance de ces moyens ne donne lieu de porter contre la poétique aucun reproche sérieux. Qui supposerait qu’il y a une faute dans ce fait critiqué par Protagoras que le Poète[2], pensant exprimer une prière, fait une injonction lorsqu’il dit :

Chante, déesse, la colère… ?

Ordonner, allègue-t-il, de faire ou de ne pas faire une chose, c’est une injonction. Laissons donc de côté cette considération comme étant du ressort non de la poétique, mais d’un autre art.

III. Voici les parties de toute élocution : l’élément[3], la syllabe, la conjonction, le nom, le verbe, l’article, le cas, le discours[4].

IV. L’élément est un son indivisible ; non pas un son

  1. Il s’agit sans doute ici de l’art de déclamer et de régler le ton et le jeu des acteurs.
  2. Homère (Iliade, vers 1).
  3. La lettre alphabétique.
  4. La phrase ou une suite de phrases.