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Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/207

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sent toujours en outre, comme nous l’avons dit, qu’antérieurement on a vu, entendu, ou appris telle chose. Or Avant et Après se rapportent au temps. Ainsi donc, à quelle partie de l’âme appartient la mémoire ? Évidemment à cette partie de qui relève encore l’imagination ; les choses qui en soi sont les objets de la mémoire sont toutes celles qui sont aussi du domaine de l’imagination ; et celles-là ne sont qu’indirectement ses objets, qui ne peuvent exister non plus sans cette faculté.

§ 6. Ici l’on pourrait se demander comment il se fait que la modification de l’esprit étant seule présente, et l’objet même étant absent, on se rappelle ce qui n’est pas présent. Évidemment on doit croire que l’impression qui se produit par suite de la sensation dans l’âme, et dans cette partie du corps qui perçoit la sensation, est analogue à une espèce de peinture, et que la perception de cette impression constitue précisément ce qu’on appelle la mémoire. Le mouvement qui se passe alors empreint dans l’esprit comme une sorte de type de la sensation, analogue au cachet qu’on imprime sur la cire avec un anneau. Voilà pourquoi ceux qui par la violence de l’impression, ou par l’ardeur de