Aller au contenu

Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

on se rappelle seulement qu’on l’a faite dans un temps quelconque. Parfois aussi l’on possède exactement la mesure du temps ; mais cette mesure n’est pas nécessaire pour que l’on se souvienne des choses. Et en effet, lorsqu’on se rappelle les choses sans la mesure du temps, ordinairement l’on dit qu’on s’en souvient bien, mais qu’on ne sait plus quand elles ont est lieu ; c’est que l’on ne sent pas ce Quand par une mesure suffisamment précise.

§ 15. On a dit précédemment que ce n’était pas toujours les mêmes hommes qui avaient de la mémoire et de la réminiscence.

§ 16. La mémoire diffère de la réminiscence autrement encore que par le temps ; ainsi, beaucoup d’animaux, sans compter l’homme, ont de la mémoire, tandis que parmi tous les animaux connus la réminiscence n’appartient, on peut dire, qu’à l’homme tout seul ; la cause de ce privilège, c’est que la réminiscence est une sorte de raisonnement. Quand on a une réminiscence, on fait ce raisonnement qu’antérieurement on a entendu, vu ou éprouvé quelque impression de ce genre ; et l’esprit fait alors une espèce de recherche. Mais cet effort n’est possible qu’aux animaux que la nature a