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Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/227

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été mise en mouvement, et elle ne cesse de s’agiter que quand l’esprit atteint la chose qu’il cherche et que le mouvement suit son cours régulier.

§ 18. Voilà pourquoi, quand la frayeur et la colère ont été une fois excitées, leur réaction même les empêche de s’arrêter ; mais elles réagissent à leur tour contre ces mêmes organes qui les ont excitées. La réminiscence alors affecte l’esprit à peu près comme ces mots, ces chants et ces discours qu’on a eus trop souvent à la bouche, et qu’on se surprend longtemps à chanter et à dire sans même qu’on le veuille.

§ 19. Il faut remarquer encore que ceux qui ont les parties supérieures du corps trop fortes, et qui ressemblent aux nains, ont moins de mémoire que ceux qui sont d’une conformation contraire, parce qu’ils ont un grand poids sur le siège de la sensibilité, et que les mouvements qu’elle reçoit n’y peuvent pas demeurer dès l’origine, mais qu’ils se perdent et qu’ils ne peuvent plus, au besoin, revenir directement et facilement dans l’acte de la réminiscence.

§ 20. Ceux qui sont trop jeunes et ceux qui sont trop vieux sont sans mémoire, à