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Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/233

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DU SOMMEIL ET DE LA VEILLE.

cette dernière que se trouvent et le principe de la sensibilité, et celui du mouvement, et celui de la respiration. C’est le cœur et les parties qui l’environnent qui renferment ces principes ; et, par conséquent, le sommeil et la veille sont primitivement des affections de ces parties. Il y a des gens qui font, dans le sommeil, beaucoup d’actes qui semblent propres à la veille ; nous en reparlerons plus loin. Nous avons aussi expliqué dans nos Problèmes comment on se souvient des songes, bien qu’on oublie souvent les actes faits durant la veille.

Quelles sont donc les circonstances physiologiques qui accompagnent le sommeil ? D’abord tout animal, par cela même qu’il est sensible, doit aussi pouvoir se nourrir. C’est le sang qui est en définitive sa nourriture, ou un fluide analogue ; et le sang circule dans les veines , qui toutes viennent du cœur. L’anatomie peut prouver ceci, ainsi que le démontrent les théories données par nous dans le Traité de la Nourriture. Nous ne les rappellerons ici qu’autant qu’elles concernent le sommeil et la veille. Les aliments modifiés arrivent dans les veines sous forme de sang, et y causent une évaporation qui se dirige vers le cœur. L’insensibilité spéciale que produit le sommeil ne vient