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Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/285

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CHAPITRE III.

Un certain repos est nécessaire dans le corps pour que le rêve se produise : l’agitation, qui est continuelle pendant la veille, empêche que le centre sensible ne sente le mouvement qui suit les impressions. – Diverses natures des rêves, suivant les organisations et les dispositons. – Rapport des rêves aux hallucinations qu’on a durant la veille. – Les rêves ne sont que des débris des sensations éprouvées, et la conséquence des mouvements donnés aux organes par les impressions sensibles ; moyen de s’en assurer : perceptions réelles durant le sommeil. – Influence de l’âge sur les rêves.

§1. Bien des choses prouvent donc évidemment que ce n’est pas seulement pendant la veille que se produisent les mouvements causés par les sensations, soit que ces sensations viennent du dehors, soit qu’elles surgissent de l’intérieur du corps qui les éprouve ; mais aussi, que ces mouvements se produisent pendant qu’à lieu l’affection spéciale qu’on nomme le sommeil, et que c’est surtout alors qu’ils se manifestent.

§2. Dans le jour, en effet, ils sont écartés, et par les sensations qui agissent sur nous, et par l’exercice de la pensée ; ils disparaissent comme un petit feu devant un feu immense ; comme des maux et des plaisirs légers disparaissent