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Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/291

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il croirait qu’elle est double réellement ; si au contraire il n’ignore pas la position de son doigt, la chose lui paraîtra double, mais il ne pensera pas qu’elle le soit.

§11. Il en est de même dans le sommeil : si l’on sent que l’on dort, si l’on a conscience de la perception qui révèle la sensation du sommeil, l’apparence se montre bien ; mais il y a en nous quelque chose qui dit qu’elle paraît Coriscus, mais que ce n’est pas là Coriscus ; car souvent quand on dort, il y a quelque chose dans l’âme qui nous dit que ce que nous voyons n’est qu’un rêve. Au contraire, si l’on ne sait pas qu’on dort, rien alors ne contredit l’imagination.

§12. Afin de se convaincre que nous sommes ici dans le vrai, et qu’il y a dans les organes des mouvements capables de produire des images, on n’a qu’à faire l’effort nécessaire pour se rappeler ce qu’on éprouve quand on est endormi [profondément], et qu’on est réveillé [en sursaut]. On pourra, en effet, si l’on s’y prend avec quelque adresse, s’assurer en s’éveillant que les apparences qu’on voyait durant le sommeil ne sont