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Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/302

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pas être les causes, et d’autres, les signes, par exemple, de ce qui se passe dans le corps ? Aussi, même les médecins habiles prétendent-ils qu’il faut donner la plus sérieuse attention aux rêves. C’est là encore un genre d’observation que peuvent très raisonnablement faire ceux qui, sans être versés dans l’art médical, savent observer les choses d’une manière vraiment philosophique.

§7. Les mouvements de cette nature, en effet, qui se produisent en nous durant le jour, à moins qu’ils ne soient très-considérables et très-violents, disparaissent et nous échappent à côté des mouvements bien autrement forts que la veille produit. Dans le sommeil, c’est tout le contraire ; alors les plus petits mouvements paraissent énormes ; et ce qui le prouve, c’est ce qui arrive souvent dans cet état. On s’imagine entendre la foudre et les éclats du tonnerre, parce qu’un tout petit bruit s’est produit dans les oreilles ; on s’imagine sentir du miel et les saveurs les plus douces, parce qu’une goutelette imperceptible d’humeur vient à couler sur la langue. On croit traverser des brasiers et être brûlé, parce qu’on a quelque petite cuisson dans une partie quelconque du corps. On reconnaît sans peine toutes ces illusions quand on se réveille.

§8. Or, comme les débuts