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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/124

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UNE SECONDE MÈRE.

Malgré toute sa tendresse et tout son désir de le trouver gentil, elle ne pouvait s’empêcher de constater qu’il avait les pattes bien grosses et d’une singulière forme, ainsi que le nez bien long, bien large. C’était aussi l’avis général, dans le poulailler ; et, un vieux coq, passablement moqueur, s’étant mis un jour à chanter en regardant Fanfan :

Ah ! quel nez ! ah ! quel nez !
Tout l’monde en est étonné !

la pauvre mère sentit l’indignation la gagner et les larmes lui montèrent aux yeux.

Elle éleva Fanfan avec grand soin, lui apprit à faire sa toilette, à se nourrir et l’avertit de tous les dangers qu’il fallait éviter : « Les renards d’abord, lui dit-elle, les fouines, les rats, tous ces affreux animaux qui sont les ennemis nés de notre race ; les chiens également, plusieurs d’entre eux sont méchants ; les enfants aussi, quelquefois ; et surtout, oh ! surtout, les automobiles qui écrasent si impitoyablement et sans se gêner les malheureuses volailles. »

Fanfan se mit à rire.