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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/175

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LE MONT SAINT-MICHEL.

pièce de son logis, expliqua qu’il était chassé de son couvent ainsi que ses frères, que ceux-ci étaient dispersés.

« Moi, dit-il, je ne connais que mon abbaye, c’est ma mère ; j’y ai été recueilli tout petit enfant, j’y ai été élevé, je ne l’ai jamais quittée, je n’ai pas pu m’en séparer. De mes mains, j’ai élevé ce pauvre asile : c’est là que je vis, et, pour subvenir à mes besoins, je vends, aux bonnes âmes, de petits souvenirs du Mont Saint-Michel que je fabrique moi-même. Voyez… »

Et le Père Paterne, s’étant levé, montra des ronds de serviette finement ajourés, des coquetiers, de petits supports surmontés de la statue de saint Michel, des œufs à chapelets, des étuis, enfin une foule de petits ouvrages en bois, sur lesquels se détachaient toujours ces mots : Souvenir du Mont Saint-Michel, écrits, sculptés, gravés de toutes manières.

Après avoir admiré ce que le Père Paterne appelait son « petit musée », Mme de Hautmanoir, qui lui avait présenté ses petits-enfants, le