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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/185

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LE MONT SAINT-MICHEL.

terre, ces rivages verdoyants, plantureux, ces clochers qui pointent vers le ciel ; du côté de la mer, ces îles : Tombelaine, et bien d’autres ; ces barques qui passent, toutes voiles déployées ; ces bateaux à vapeur qu’accompagne un large sillage d’écume et qui lancent, vers le ciel, des panaches de fumée…

Les enfants se tournaient à droite, à gauche, ouvrant des yeux émerveillés.

Le Père Paterne, continuant.

Voici la rivière, le Couesnon, séparation entre la Bretagne et la Normandie. Ah ! en a-t-elle vu des combats sur ses rives, de sanglantes batailles ! Ses eaux, bien souvent, ont dû être rouges de sang et rouler des cadavres ! L’invasion des Northmans, d’abord, c’est-à-dire des hommes du Nord : les Normands, terribles pirates, qui, avant de s’établir dans le pays et de prendre le Mont sous leur protection, brûlent, pillent, massacrent, si bien que les gens de la côte, affolés, viennent en foule se réfugier sous la garde de saint Michel : c’est l’origine de la ville. Puis les incursions des Bretons, leurs rivalités avec les Normands, les guerres avec les Anglais.