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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/70

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UNE SECONDE MÈRE.

virent, dans son lit, leur mère plus pâle encore que de coutume sur ses oreillers de dentelle.

Elle entr’ouvrit les yeux avec effort, en entendant ses enfants, et jeta sur eux un regard indéfinissable.

Très impressionnés, les pauvres petits baisèrent sa jolie main qui pendait inerte sur le drap. Comme ils allaient se retirer, Mme de Brides les attira à elle, les serra sur sa poitrine que soulevait un long sanglot.

Cet effort l’avait épuisée, elle retomba sur son lit, en murmurant d’une voix éteinte :

« Que Dieu vous garde, mes pauvres petits enfants. »

Obéissant à un signe de leur père, Jacques et Gina sortirent sans bruit.

Ils ne devaient plus revoir leur mère…

Le lendemain, Lison leur mit des vêtements noirs et leur recommanda : « En faisant votre prière, vous direz, de tout votre cœur, un Je vous salue, Marie, pour votre maman. Elle est partie pour le Paradis, avec les anges. »

Jacques ne dit rien mais se sauva dans sa chambre pour pleurer ; il avait compris.