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Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/238

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multiplication des communions : et ce saint qui estoit poussé d’un autre esprit que le vostre, et qui sçavoit en combien de differentes manieres Jesus-Christ a accoustumé de conduire ses serviteurs, veut que chaque personne juge par sa propre experience, s’il luy est plus utile pour son avancement dans la pieté de communier plus, ou moins souvent ; et qu’elle choisisse la voye qu’elle sent estre la plus agreable à Dieu, et que Jesus-Christ favorise davantage de ses graces. Jugez quelle doit estre vostre doctrine, puis qu’elle est directement contraire à celle de ce grand docteur. Jugez, si c’est le plus grand malheur qui puisse arriver à l’eglise , comme vous dites sur la fin de ce discours, de suivre le conseil de ce saint, pour porter quelques personnes à se retirer quelquesfois de l’eucharistie par humilité et par reverence ; et pour destourner les ames impures et pecheresses de communier souvent ; ou d’y pousser indifferemment tout le monde, comme vous faites par vostre escrit. Jugez si c’est sa doctrine, ou la vostre, qui est un stratageme du diable , pour user de vos paroles. Et pardonnez-nous, si nous estimons davantage le jugement de Saint Bonaventure, qui estoit animé de l’esprit, et esclairé de la lumiere des anciens peres ; que celuy d’un homme, qui tesmoigne ne sçavoir que des maximes que