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Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/399

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Vous n’estes pas si scrupuleux, que de prendre garde à tant de choses ; il vous suffit, qu’il n’y ait point de condition où l’on ne puisse prendre le temps necessaire pour se disposer à la communion des dimanches, et des festes, pour croire que tout le monde en soit digne. Les saints y considerent les merites, les actions, les affections, les mouvemens de la grace, les operations du Saint Esprit, parce qu’ils ne veulent pas prevenir Dieu, et envoyer au saint autel ceux qu’il n’y appelle pas ; mais pour vous, qui ne jugez que par l’exterieur, à la façon des pharisiens, vous ne vous embarassez pas l’esprit en tant de considerations. Et neantmoins il est certain que Saint Bonaventure en eust bien remarqué d’autres, s’il eust escrit pour les gens du monde, et qu’il n’eust pas manqué de considerer, qu’entre ceux, de qui on est en peine de regler les communions, les uns sont dans l’innocence de leur baptesme, et les autres en sont decheus : et qu’entre ces derniers, les uns en sont decheus par un seul peché mortel, et les autres par plusieurs pechez mortels ; les uns sont demeurez fort long-temps dans leurs pechez, et les autres s’en sont relevez incontinent. Il ne touche point ces divers estats des ames, ausquels on doit avoir beaucoup d’esgard dans le reglement