Page:Arnauld et Nicole - Logique de Port-Royal, Belin, 1878.djvu/219

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Da- Tout serviteur de Dieu est roi.
ti- Il y a des serviteurs de Dieu qui sont pauvres :
si. Il y a donc des pauvres qui sont rois.
Bo- Il y a des colères qui ne sont pas blâmables ;
car- Toute colère est une passion :
do. Donc il y a des passions qui ne sont pas blâmables.
Fe- Nulle sottise n’est éloquente ;
ri- Il y a des sottises en figures :
son. Il y a donc des figures qui ne sont pas éloquentes.
Fondements de la troisième figure.

Les deux termes de la conclusion étant attribués dans les deux prémisses à un même terme qui sert de moyen, on peut réduire les modes affirmatifs de cette figure à ce principe :

Principe des modes affirmatifs.

Lorsque deux termes peuvent s’affirmer d’une même chose, ils peuvent aussi s’affirmer l’un de l’autre pris particulièrement.

Car, étant unis ensemble dans cette chose, puisqu’ils lui conviennent, il s’ensuit qu’ils sont quelquefois unis ensemble, et partant, que l’on peut les affirmer l’un de l’autre particulièrement ; mais, afin qu’on soit assuré que ces deux termes aient été affirmés d’une même chose, qui est le moyen, il faut que ce moyen soit pris au moins une fois universellement ; car s’il était pris deux fois particulièrement, ce pourrait être deux diverses parties d’un terme commun, qui ne serait pas la même chose.

Principe des modes négatifs.

Lorsque de deux termes l’un peut être nié et l’autre affirmé de la même chose, ils peuvent se nier particulièrement l’un de l’autre.

Car il est certain qu’ils ne sont pas toujours joints ensemble, puisqu’ils n’y sont pas joints dans cette chose : donc on peut les nier quelquefois l’un de l’autre, c’est-à-dire que l’on peut les nier l’un de l’autre pris particulièrement ; mais il faut, par la même raison, qu’afin que ce soit la même chose, le moyen soit pris au moins une fois universellement.