QUATRIÈME PARTIE
Il nous reste à expliquer la dernière partie de la logique, qui regarde la méthode, laquelle est sans doute l’une des plus utiles et des plus importantes. Nous avons cru devoir y joindre ce qui regarde la démonstration, parce qu’elle ne consiste pas d’ordinaire en un seul argument, mais dans une suite de plusieurs raisonnements, par lesquels on prouve invinciblement quelque vérité ; et que même il sert de peu, pour bien démontrer, de savoir les règles des syllogismes, ce à quoi l’on manque très-peu souvent ; mais que le tout est de bien arranger ses pensées, en se servant de celles qui sont claires et évidentes, pour pénétrer dans ce qui paraissait plus caché[1].
Et, comme la démonstration a pour fin la science[2], il est nécessaire d’en dire quelque chose auparavant.
CHAPITRE PREMIER
Si, lorsque l’on considère quelque maxime, on en connaît la vérité en elle-même, et par l’évidence qu’on y aperçoit, qui nous persuade sans autre raison, cette sorte de connaissance s’appelle intelligence ; et c’est ainsi que l’on connaît les premiers principes.