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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/124

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Il n’y a de sérieux et de solide que les institutions, que l’organisation sociale du milieu où nous devons nous développer, organisation basée sur les lumières de l’expérience, les conquêtes de la science, et les nécessités absolues de l’évolution complète de l’être humain.

Voilà pourquoi, après six Révolutions en moins d’un siècle, après un roi guillotiné, quatre autres morts en exil, après trois Républiques, le peuple en France, n’est pas beaucoup plus avancé qu’au premier jour, et se trouve toujours à la veille d’une nouvelle Révolution qui sera aussi inféconde que les précédentes, si on ne soit enfin de l’ornière.

C’est l’histoire du rocher de Sisyphe retombant éternellement sur celui qui le soulève. — Il ne s’agit pas de déplacer le rocher, il s’agit de prendre un maillet et de le réduire en poussière. — Il ne s’agît pas de changer les titulaires et l’étiquette du Pouvoir, il s’agit de supprimer le Pouvoir, tel que l’a conçu le passé, de le transformer dans son essence, en un mot de l’abolir.

En effet, croit-on qu’il y ait, au-dessus des sociétés, un intérêt autre que l’intérêt social ?

Croit-on qu’il y ait, sur cette terre, au-dessus de la raison humaine, une raison supérieure à l’homme ?

Croit-on qu’il puisse résulter de la collectivité, de la réunion, de l’association d’un certain nombre d’individus, un être moral qui ne soit pas ces hommes, une pensée qui ne soit pas une pensée humaine, une vérité qui ne soit pas une vérité humaine ?

Si on le croit, qu’on se fasse catholique, et qu’on demande à l’infaillibilité de l’Eglise des règles de conduite. Je ne discute pas avec les mystiques et