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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/133

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dont la fécondité ne s’est pas encore lassée.

A tous ces titres, les hommes ont, certes, des liens communs, et doivent s’unir, mais non s’unifier.

Le plan général de l’univers, loin d’être l’Unité, est la diversité dans l’Union.

Pour que l’Unité, telle que la rêvent les autoritaires, les prêtres et certains révolutionnaires, fut légitime et possible, il faudrait que tous les hommes fussent le même homme, — ce qui n’est pas. — Ils diffèrent tous entre eux, non seulement à l’heure actuelle, par les différences de culture intellectuelle, mais par des aptitudes et des facultés diverses, de même qu’ils ont tous entre eux certains points de contact, certains points de similitude. La loi juste, l’organisation logique est donc celle qui donnera une égalé satisfaction à ces deux nécessités : — la solidarité, l’autonomie.

En dehors de là, vous ne sauriez avoir que le despotisme, ou l’impuissance ; — despotisme, si l’on reste dans l’unitarisme, — impuissance si l’autonomie méconnaissait la solidarité.

L’homme, en effet, j’entends chaque homme, est par lui-même et à lui-même tout un monde complet, qui a ses lois propres de développement et sa fin personnelle à remplir. — Voilà la base. — Maintenant il se relie à l’humanité entière par divers anneaux. Il est un individu, mais il fait aussi partie d’un groupe d’autres individus qui, par suite d’une origine commune, de circonstances géographiques, historiques, physiologiques, industrielles, ont avec lui des points de contact nombreux, rapprochés, profonds, — unité de langage, habitudes d’esprit, certaines façons de concevoir la vie, intérêts économiques et autres.