Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/30

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se présentent, et ces moyens varient dans une large mesure, suivant l’époque, le lieu, les ressources dont on dispose. C’est ici que peut commencer non pas la division, mais la diversité, car, chacun, selon les lumières de son esprit et son tempérament, préconise tel ou tel moyen, sans pour cela que l’on puisse suspecter sa bonne foi, son dévouement, ni son énergie.

Est-ce que tous, en acceptant le mandat de membre de la Commune, nous n’avions pas signé notre arrêt de mort ?

Est-ce que tous, question même de conviction et de principe à part, nous n’avions pas le même intérêt personnel à voir triompher la cause communale, la cause du peuple, du moment où nous avions mis notre tête comme enjeu dans cette cause ?

Est-ce que l’on pouvait supposer, à moins qu’il ne s’agit d’un traître payé par Versailles, que l’un de nous pût désirer ou préparer la chute de la Commune ?

Il y avait un peuple, dont nous faisions partie, entouré d’assassins, et qui nous avait désignés pour veiller sur sa sûreté, pour déjouer les embûches, pour chasser ceux qui en voulaient à son existence. — Nous montions la garde a sa porte, et chacun proposait le moyen qu’il croyait le meilleur. — Je n’ai jamais vu autre chose dans l’assemblée de la Commune, et si j’ai pu souvent déplorer, combattre avec énergie certaines mesures que je jugeais peu intelligentes et absolument contraires au principe que nous représentions, sans que cet accroc au principe dût amener aucun résultat favorable, jamais je n’ai éprouvé de colère contre mes collègues, ni douté de leur sincérité.