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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/55

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La Commission municipale se réunissait, une fois par semaine, avec les membres de la Commune, le soir, pour nous donner le résumé exact des travaux accomplis, exposer la situation des divers services de l’arrondissement, discuter les réformes à y apporter, les améliorations à y introduire.

A l’une de ces séances, les membres de la Commission demandèrent une faveur ; — c’est la seule qu’ils aient jamais demandée. Cette faveur, c’était d’avoir, pour chacun d’eux, à tour de rôle, vingt-quatre heures de congé, et voici sur quelle considération ils appuyèrent cette demande.

« Chacun d’eux, disaient-ils, appartenait à un bataillon de l’arrondissement, et leurs fonctions civiles les dispensaient du service militaire. Or, ils iraient passer ces vingt-quatre heures, chacun à son tour, aux avant-postes, près des bataillons au feu ce jour-là, afin de les encourager, de partager leurs fatigues et leurs dangers, de constater par leurs propres yeux si les combattants avaient ce qui leur était nécessaire, de recevoir leurs plaintes, leurs réclamations, de nous les transmettre. »

J’avoue que cette proposition me toucha vivement. Elle était, d’ailleurs, excellente à tous les points de vue. Les membres de la Commune ne pouvaient guère exercer cette surveillance d’une façon régulière, et ceux d’entre nous qui visitaient les lignes, le faisaient toujours avec une mission spéciale, dans un but déterminé, qui ne pouvait remplacer le but éminemment circonscrit, pratique, utile, poursuivi par les membres de la Commission municipale.

La proposition fut naturellement acceptée, et je ne doute pas qu’elle n’eût produit de très