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Page:Asselin - L'œuvre de l'abbé Groulx, 1923.djvu/22

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seulement qu’il n’ait pas senti la nécessité — voire la simple convenance — de se tenir à l’écart de débats où il n’entend goutte et dans lesquels rien ni personne ne l’avait mis en cause. Regrettons encore davantage — mais surtout pour lui — que, se faisant l’instrument d’une coterie contre un de ses collègues de l’enseignement supérieur, il se soit introduit dans nos querelles domestiques par un article d’une violence injustifiée, qui est en outre un pitoyable échantillon de judiciaire intellectuelle.

Directeur d’un service de traduction à Ottawa, M. de Montigny vit dans un milieu où, à quelques honorables exceptions près, les gens instruits — ou censés l’être — sont français à la première génération, un peu moins français à la deuxième et pas du tout à la troisième. Même ceux de la première génération sont généralement français à leur manière. Ils pestent contre le Droit. Ils applaudiraient le gouvernement orangiste qui supprimerait par la force l’Association d’éducation. Ils sont pour les écoles françaises, mais de bonnes, de vraies — celles qui n’existent pas. Et quand on leur répond que de bonnes écoles se créent avec de l’argent, et que l’hypocrisie du gouvernement ontarien, depuis vingt ans, ressort précisément de son sournois entêtement à ruiner par la pauvreté l’enseignement qu’il accuse d’incompétence, ils répondent que cela se peut, mais qu’ils sont pour la diplomatie. Ils raisonnent du nationalisme