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Page:Asselin - L'œuvre de l'abbé Groulx, 1923.djvu/24

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Roy ne veut pas admettre que l’enseignement du patriotisme laissait à désirer au Séminaire de Québec, il y a trente-cinq ans. Cela juge un homme. Il est de la génération d’éducateurs québecquois qui naguère encore marquaient les fastes de l’Université Laval aux visites des princes du sang à la ferme de Saint-Joachim. Le pli loyaliste lui est resté dans l’âme avec tout ce que cette déformation implique de vétuste et de poussiéreux. Ce critique n’a rien de vivant. Il a des toiles d’araignée sur les yeux, du coton dans la boîte crânienne, les narines et les oreilles. Il sort à l’instant de chez Toutankhamon.

Il resterait Valdombre. Mais c’est à dessein que je ne parle pas de lui. Ce garçon de génie — car il en a — s’« attrapera » lui-même un jour ou l’autre.

Abordant l’œuvre historique de l’abbé Groulx, essayons d’abord de voir en quoi elle diffère de celle de nos autres historiens et par où elle leur est supérieure.

Je crois qu’on peut dire que tous les historiens antérieurs ont admis en dogme intangible la bienfaisance du régime anglais. Même ceux qui, comme Garneau, entreprirent leur travail en vue de marquer la part de nos ancêtres dans la conquête des libertés constitutionnelles, promènent sur la période française des yeux de libéraux férus d’admiration pour le jury, le parlementarisme et autres grandes institutions britanniques ; seul, ou à peu près, l’héroïsme du