Aller au contenu

Page:Asselin - Pensée française, pages choisies, 1937.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
188
PENSÉE FRANÇAISE

il, se manifeste déjà par l’établissement d’une certaine « Clinique Sainte-Thérèse » dans un quartier canadien-français par un médecin israélite qui, précisément, a fait du service dans un autre hôpital catholique. Ils ajoutaient — ce qui infirme quelque peu leur prétention à leur absence de préjugés — que les patients catholiques répugnent à se faire traiter par un Juif et que pour leur part ils ne voulaient pas vivre pendant un an avec un Juif. L’argument de la concurrence vaut ce qu’il vaut et nous ne voulons pas le discuter ; les protestataires reconnaissent d’ailleurs n’avoir pris aucune mesure pour faire connaître au conseil du Collège des Médecins l’exploitation du sentiment religieux qu’ils reprochent au praticien juif. Quant à l’argument des antipathies de race, il semble tomber de lui-même, puisque le Dr Rabinovitch a passé l’année dernière à Notre-Dame comme stagiaire, ou interne-étudiant, sans incommoder personne. En réalité, l’internat comprenant plus de trente personnes, étudiants ou médecins, l’engagement du Dr Rabinovitch ne pouvait en modifier sensiblement le caractère. La grève des internes canadiens-français ne pouvait donc avoir pour mobile qu’une haine de race.

Mais si Notre-Dame traite tous les malades et tous les blessés sans distinction de race ou de religion, il ne fait pas non plus de distinction entre l’argent juif et l’argent catholique. L’acquittement du legs Mortimer Davis a été retardé jusqu’ici par les démêlés judiciaires de la succession, mais le jour où les $100,000 légués par ce Juif à Notre-Dame seront versés, la direction ne fera probablement aucune difficulté d’accepter la somme. Quand le sale Gobeil, soufflé on se demande par qui, calomnia la direction morale de l’Université de Montréal dans un parlement anglo-saxon, il n’y eut