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Page:Asselin - Pensée française, pages choisies, 1937.djvu/29

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ENSEIGNEMENT GRATUIT ET OBLIGATOIRE

j’étais bien disposé à laisser le dernier mot à qui l’aurait voulu prendre, quand l’adversaire de M. Beaulieu a subitement cessé d’écrire et, par une curieuse coïncidence, un nouveau collaborateur est entré à la Croix pour aider à M. Bégin à couvrir de boue M. Beaulieu et le directeur du Nationaliste.

Mais reconnaissons, pour vous plaire, que j’aie réellement penché du côté de M. Beaulieu ; où est le crime ?

Depuis quand et de par quelle autorité l’enseignement gratuit et obligatoire est-il chez-nous un sujet réservé ? Ce sujet fut traité il y a douze ans par M. Philippe Demers, devant le cercle catholique de Ville-Marie. Dans la suite, M. l’abbé Collin en prit la défense. Qu’est-il survenu depuis qui empêche les catholiques du Canada — et du Canada seulement, par ailleurs on ne leur a jamais nié ce droit — d’en parler ?

Ruse maçonnique ? Manœuvre anti-cléricale employée en France et destinée dans la province de Québec à préparer l’avènement de l’école neutre. Mon cher ami, cet argument vaudrait quelque chose si nous n’avions sous les yeux, vous et moi, l’histoire de la guerre livrée pendant un siècle à l’idée républicaine par les catholiques de France, — guerre stupide, guerre insensée qui sert de prétexte aux mesures anti-catholiques et anti-chrétiennes d’aujourd’hui, si elle n’en a été la cause.

Les F… M… veulent s’emparer de l’école comme ils se sont emparés de la république ; allez-vous pour cela prêcher l’ignorance ? Montrez-moi donc au Canada un anticlérical reconnu qui se soit prononcé pour l’enseignement gratuit et obligatoire ? M. Philippe Demers n’est certainement pas un mauvais esprit. M. Germain Beaulieu est le digne secrétaire général d’une de nos plus belles sociétés chrétiennes de secours mutuel. M. Paul Martineau,