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Page:Asselineau - Le Livre des sonnets.djvu/33

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XX
histoire

Quoi qu’il en ſoit & malgré Du Bellay, le goût italien continua de fleurir[1].

« On comparoit vers par vers, dit Paſquier, les Sonnets de Bembo & d’Arioſte auec les imitations françoiſes de Ronsard, de Du Bellay, de Baïf, » & d’Étienne Paſquier lui-même.

Nous trouvons dans ſes Recherches un Sonnet de Bembo, imité par Baïf, Ronſard & Ét. Paſquier.

Un autre Sonnet, d’un poète italien dont Paſquier ne donne pas le nom, & commençant par ces mots :


O chiome, parte de la treccia d’oro
Di chi fè Amor il laccio,


eſt traduit par Deſportes :


Cheueux, preſent fatal de ma douce contraire,
Mon cœur plus que mon bras eſt par vous enchaiſné,
Par vous ie ſuis captif en triomphe mené,
Sans que d’vn ſi beau rets ie cherche à me deffaire.


  1. Beaucoup de poètes de ce temps n’ont pas laiſſé de témoigner de l’impatience contre la tyrannie de cette mode italienne. Ainſi, La Meſnardière, dans la préface de ſes œuvres, parle des écrivains de qui les ſentiments pleins d’eſprit, & le tour ingénieux… ſont infiniment eſloignez de la baſſe & vile bouffonnerie de cét infâme & vilain Burleſque, dont tant de mauvais copiſtes des Originaux Italiens ont infecté depuis dix ans noſtre Poëſie.