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Page:Asselineau - Le Paradis des gens de lettres, 1862.djvu/36

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ronnes en tout pareilles à celles qu’il décerne dans les fêtes du théâtre.

Et ces femmes que tu vois avec eux sont leurs amies et leurs amantes. Et comme tu vois qu’elles diffèrent entre elles de beauté, de formes et de couleurs, elles sont la représentation extérieure et exacte du génie et des pensées de ceux qu’elles accompagnent : celles-ci pompeuses et tragiques, celles-là folâtres, ou mélancoliques, ou héroïques, ou disertes) ou réfléchies ; car ici le Mythe ancien de la Muse est réalisé. Et si tu t’étonnes que des esprits mobiles et enthousiastes puissent aimer toute leur vie les mêmes femmes, sache que ces bienheureux ont le pouvoir de les transformer à l’infini, selon le caprice et l’appétit de leur imagination, et de les faire à leur gré gaies ou tristes, brunes ou blanches. Ils peuvent même