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Page:Asselineau - Le Paradis des gens de lettres, 1862.djvu/44

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aux pieds de leurs femmes et ravis, en entretien avec elles, par des communions extatiques.

Et d’autres encore se promenaient avec leurs femmes aussi, seuls à seuls, au fond des jardins ténébreux, que les grises clartés de la lune faisaient briller comme de l’acier.

Et voilà que de tous les points de la ville une harmonie sonore, comme de mille harpes d’or accordées entre elles, résonna tout à coup. Et au-dessus de cette harmonie résonnaient ces paroles, et il semblait que cette clameur fût comme l’âme de la ville, planant, malgré le silence et le sommeil des corps, et témoignant de l’amour des habitants et de leur piété envers les bienheureux :

« Dormez et aimez. Vos plaisirs comme votre repos, nous sont sacrés. Bannisez