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Page:Asselineau - Le Paradis des gens de lettres, 1862.djvu/55

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par le coloris des mots et des phrases, comme les peintres appliquent les couleurs entre les traits d’un dessin ; et ceux-ci me parurent les plus délicats et les plus recherchés dans leur art. Le Guide m’expliqua qu’ils avaient l’esprit tellement prompt à concevoir, qu’ils craignaient, en s’arrêtant aux soins minutieux du choix des mots et des expressions, de perdre le sens et l’harmonie de leurs conceptions, tout contenus dans le premier élan de leur pensée ; et que, d’ailleurs, ils étaient tellement sûrs de leur habileté et tellement maîtres de leur savoir, qu’ils pouvaient impunément ajourner l’exécution, et retrouver toujours le ton convenable au sujet une fois arrêté dans son entier.

D’autres consultaient fréquemment des livres, que des secrétaires leur présentaient