Aller au contenu

Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour toute lésion de la motilité qu’un certain mâchonnement caractéristique qui échappe aux personnes peu habituées à observer ce genre de maladie ; l’autre, où la langue est plus embarrassée, l’articulation des mots très difficile, les mouvements lents et la marche chancelante ; la troisième enfin, où l’aliéné est réduit pour toute parole, à des sons vagues et confus ; il ne lui est plus possible de se tenir debout, et, couché ou assis, il reste le plus souvent immobile, comme dans un état de complet abrutissement.

Il y a chez ces malades trois ordres de troubles à étudier dans la vie de relation : ceux de la motilité, dont nous venons d’exposer les principaux traits ; ceux de l’intelligence, et ceux de la sensibilité. L’intelligence, chez les déments paralytiques, présente les mêmes degrés de détérioration que dans la démence simple ; elle s’affaiblit graduellement, et les divers degrés qu’elle parcourt sont ordinairement en rapport avec ceux de la lésion de la motilité. Cependant, il faut le dire, le mouvement et l’intelligence ne sont pas toujours également altérés ; et il n’est pas rare de voir des malades qui articulent à peine les mots, dont la marche est difficile et les mouvements incertains, conserver pourtant de la mémoire, des sentiments affectueux, et la faculté d’associer leurs idées, en un mot, un tel état de l’intelligence, que l’on hésite à les confondre avec les déments. Nous sommes pourtant loin d’être d’accord avec M. Parchappe au sujet des formes d’aliénation qui sont compliquées de paralysie générale. D’après ses relevés, la démence n’existerait que dans la moitié des cas et la folie aiguë dans l’autre. Toutes les fois que