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Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/181

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les lésions ont été plus communes dans les membranes que dans la substance cérébrale, qui n’a été profondément altérée que dans deux cas.

Nous avons vu deux autres cas où le cerveau et les membranes n’ont offert aucune modification appréciable dans leur coloration, leur texture et leur consistance, quelque soin que nous ayons mis à les rechercher. Parmi les altérations que nous avons rencontrées, aucune ne s’est présentée constamment, puisque la plus fréquente n’a point été vue dans la moitié des cas. Aucune n’est donc nécessairement liée au trouble cérébral de la manie, mais il ne s’ensuit point non plus qu’elles en soient indépendantes ; et nous nous garderons de nier la valeur qu’elles ont pu avoir, persuadés que des états anatomiques différents peuvent produire un effet identique et troubler de la même manière les fonctions de l’organe au milieu duquel ils se sont développés. Mais précisons davantage, et cherchons dans chacun de ces cas le rôle qu’il est convenable de leur assigner.

Parmi les 14 aliénés dont nous avons fait l’autopsie, 2 avaient une manie chronique qui durait depuis plus de 10 ans, et sont morts, l’un subitement par asphyxie, l’autre à la suite d’un dévoiement opiniâtre ; 10 étaient malades depuis peu de temps, c’étaient des manies aiguës avec agitation qui se sont terminées dans la période d’excitation ; les deux autres offraient une manie tranquille, l’un est mort à la suite d’un abcès du foie, l’autre s’est éteint graduellement par les progrès d’une entérite chronique.

Les deux cas de manie chronique ont été remarquables par l’absence de toute lésion, si ce n’est la