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Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/12

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termes de fièvre puerpérale, qui signifient tout uniment fièvre des nouvelles accouchées, indiquent parfaitement les seules circonstances dans lesquelles cette maladie se développe, et ils sont en cela bien préférables à ce flux d’épithètes : fièvres laiteuse, utérine, miliaire, etc., que les auteurs ont tour à tour appliquées à l’affection puerpérale qui peut revêtir plusieurs aspects différents, mais qui, au fond, conserve toujours son caractère spécial.

II. — Une femme en couches peut, comme toute autre femme, être prise de fièvre peu de temps après sa délivrance ; il y a alors tout simplement fièvre après les couches, mais il n’y a pas fièvre puerpérale dans la véritable acception du mot, et il faut éviter de confondre cette fièvre coïncidente, soit avec les états puerpéraux, soit avec les accidents qui surviennent à la suite des couches.

III. — La fièvre puerpérale légitime est une fièvre éliminatrice ; tantôt sporadique, tantôt épidémique, elle est rarement contagieuse, mais elle le devient sous l’action du génie épidémique. Elle diffère des autres fièvres par la nature de la cause qui la produit. Une fois déclarée, elle donne lieu à des inflammations qui ne se montrent que chez les femmes en couches, et seulement pendant les premiers jours qui suivent l’accouchement. Ces inflammations sont caractéristiques, en ce sens qu’elles offrent un air de famille et une tendance particulière à produire des mouvements exsudatoires.

IV. — Hippocrate attribuait la fièvre aiguë des femmes en couches à la suppression des lochies ou du lait, et au transport de ces humeurs sur le ventre, sur le cerveau ou sur la poitrine. « Les lochies, disait-il, qui s’arrêtent chez les femmes nouvellement accouchées annoncent une mort