Aller au contenu

Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« C’est un aveu triste à faire, mais je crois être dans le vrai en déclarant que le traitement de la fièvre puerpérale est encore à trouver !… Oui, cet aveu est amer et poignant, mais il est net et loyal ; il est l’expression même de la vieille franchise de nos pères, honorablement continuée par un de leurs plus dignes successeurs. Du reste, cette sentence n’est réellement applicable, selon nous, qu’à ce que nous voulons bien appeler momentanément le typhus puerpéral… »

M. le docteur Depaul a terminé son discours en recommandant la dissémination des femmes en couches dans les hôpitaux, et la distribution des secours à domicile. Dans un second discours qu’il a prononcé à la fin des débats, M. le docteur Depaul a vigoureusement et très scientifiquement repris la question. Il a combattu, avec toute la foi et la chaleur d’un croyant, les opinions de MM. Gazeaux, Trousseau et Beau, et, nous pouvons le dire hautement, il a relevé avec honneur le drapeau de l’essentialité, que des mains pures, mais débiles, avaient laissé tomber !…

M. Beau. — Fondateur in partibus du Journal de médecine et de chirurgie, M. le docteur Beau est un homme fort instruit et admirablement doué d’un esprit original, indépendant et prime-sautier. M. Beau ne veut pas voir une pyrexie dans la fièvre puerpérale ; c’est pour lui une péritonite, sui generis, qui se développe sous l’influence d’une diathèse inflammatoire spéciale, qui emprunte sa gravité à l’étendue du travail inflammatoire et à l’état particulier de la constitution médicale.

Ainsi donc, vous comprenez : ce n’est point une pyrexie, c’est une phlegmasie ; mais, notez-le bien, cette phlegmasie est le résultat d’une diathèse spéciale !… Nous en tirons cette conclusion, que la diathèse étant le point de départ de