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Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/39

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qu’on le prétend ; que l’influence épidémique est presque toujours primitivement extérieure ; et, en résumé, que cette grosse question n’est pas aussi simple qu’on semble vouloir le supposer… C’est fort bien, mais que va-t-il rester dans l’esprit de ceux qui suivent les débats de l’Académie ? Et surtout que va-t-il rester dans l’esprit des familles qui écoutent, après avoir entendu toutes ces demi-confidences de demi-contagion de la bouche d’un homme si bien informé ? Un vague affreux et un doute plus cruel que la certitude même : cependant rien n’est plus facile à résoudre que cette question bien posée ; voici notre réponse en toute humilité : La fièvre puerpérale franche et légitime n’est nullement contagieuse, toute l’antiquité l’atteste. Quant à la fièvre puerpérale épidémique et miasmatique, elle est souvent contagieuse, ainsi que cet état morbide qu’on voudrait appeler le typhus puerpéral, et qui n’est en réalité que la fièvre puerpérale surcomposée, c’est-à-dire la fièvre puerpérale putride ou ataxique, comme disaient les anciens.

M. Dubois fait observer ensuite qu’il existe de bien grandes différences entre les praticiens, relativement au traitement que l’on doit opposer à la fièvre puerpérale, et cela par suite de l’idée que chacun se fait de cette fièvre, idée qui est malheureusement bien loin d’être la même pour tous ! Tot capita tot sensus. Quant à lui, il pense que toutes les médications sont inefficaces d’une manière générale, bien que des succès soient obtenues par chacune d’elles. Il insiste donc particulièrement sur les moyens prophylactiques. Il en est de deux sortes : les uns doivent être employés pendant la gestation ; les autres ne sont applicables que pendant ou après l’accouchement. Toutefois les moyens proposés dans le premier cas, comme le fer et le quinquina, sont au moins infidèles ; il faut donc avoir recours à des mesures plus décisives. Deux propositions ont été faites dans ce but : l’une consiste à supprimer les maisons d’accouchement et à