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Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/41

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siècles, qu’il possédait toutes les vertus du médecin. Aujourd’hui, ces qualifications d’autrefois n’existent plus, le sens en est perdu ! On les a remplacés par de pitoyables épithètes.

M. Cruveilhier établit d’abord une différence radicale entre la fièvre puerpérale proprement dite, qu’il appelle classique, et cette autre fièvre décrite par son spirituel collègue, M. Trousseau, fièvre dont il ne veut pas même entendre parler, et qu’il désigne, pour la forme, sous le nom de fièvre puerpérale analogique.

Il y a, dit M. Cruveilhier, selon les temps et selon les années, des fièvres puerpérales bénignes, et des fièvres puerpérales malignes : les premières cèdent ordinairement avec la plus grande facilité ; les secondes, au contraire, résistent à toute espèce de traitement. La fièvre puerpérale apparaît quelquefois sous la forme épidémique ; la gravité de celle qui a régné à la Maternité en 1831 a conduit M. Cruveilhier à lui donner le nom de typhus puerpéral ; or, c’est bien là, dit-il, une affection redoutable, miasmatique, contagieuse, résultant le plus ordinairement de l’encombrement, et se montrant presque toujours au-dessus de toutes les méthodes ordinaires de traitement ! De plus, le typhus puerpéral présente un caractère particulier, c’est d’être presque toujours accompagné de phlegmasies locales qui ont une tendance remarquable à passer rapidement à une purulence abondante.

La lymphangite purulente, caractérisée par la présence du pus dans les vaisseaux lymphatiques, constitue le signe certain, spécial, et en quelque sorte pathognomonique du typhus puerpéral. La phlébite utérine suppurée et le rhumatisme puerpéral, avec tendance à la suppuration, sont autant de formes redoutables de la fièvre puerpérale. En somme, la fièvre puerpérale est à la fois une fièvre et une phlegmasie qui résultent d’une cause commune, l’infection miasma-