Aller au contenu

Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

niment rare, ne prouve rien non plus en faveur de l’essentialité ! Ne voit-on pas, en effet, des péritonites survenir après les règles sans que l’on trouve des lésions dans l’utérus après la mort ? Les enfants qui succombent ont paru un meilleur argument ! Eh comment ! les enfants n’ont-ils pas un foyer d’infection à l’ombilic comme les mères en ont un dans la matrice ? Il n’y a donc pas de raison pour abandonner le point de vue des symptomatiques ; cependant jetons un coup d’œil sur leurs doctrines.

Ils posent en principe que les accidents de la fièvre puerpérale dépendent toujours de lésions matérielles ! Cette affirmation a sa valeur ; pourtant je ne saurais regarder comme les causes de la fièvre puerpérale ni la phlébite, ni l’infection purulente ; ces affections compliquent effectivement la fièvre puerpérale, mais elles ne la constituent pas.

Exposition. — Qu’est-ce que la fièvre puerpérale ? M. Velpeau répond : C’est une péritonite puerpérale, modifiée par quelque chose de spécial ; c’est une inflammation partant du centre utérin et entourée de centres secondaires qui retentissent sur le péritoine… Or, l’étendue du péritoine explique tout. En effet, le péritoine est la grande toile qui s’embrase rapidement et qui promène l’incendie sur tous les organes. On comprend parfaitement que son inflammation trouble profondément tous les organes qu’il enveloppe, indépendamment du retentissement nerveux qui résulte de cette inflammation. La péritonite tue aussi, et très rapidement, après l’opération de la hernie étranglée. En résumé, la fièvre puerpérale est, pour M. Velpeau, une péritonite compliquée de phlegmasies multiples, de phlébite, de lymphite, d’empoisonnements de sang développés chez une femme, qui se trouve dans des conditions de prédispositions particulières, retentissant sur tous les viscères abdo-